Fabrication additive
Objectif de l’avis rendu par le Conseil Economique Social et Environnemental (CESE) : Encourager l’industrie française à se saisir pleinement des innovations liées à la fabrication additive.
Le CESE, réuni le 24 mars 2015 sous la présidence de Jean-Paul Delevoye, a approuvé le projet d’avis intitulé "Innovations technologiques et performance industrielle globale : l’exemple de l’impression 3D". Fondé sur le rapport de Renée Ingelaere, vice-présidente de la Chambre de commerce et d’industrie Grand Lille, il met en avant le rôle de la normalisation pour favoriser le déploiement de ces technologies.
Dans le classement mondial des utilisateurs de fabrication additive, la France apparait en 7ème position avec un peu plus de 3 %, loin derrière les Etats-Unis avec 38 %. Le CESE préconise 7 axes à l’attention des pouvoirs publics et de professionnels pour créer un "écosystème" favorable en France.
-
Mieux informer sur la fabrication additive communément appelée impression 3D : devant le déficit d’information constaté lors de la rédaction du rapport, le CESE demande aux acteurs socio-économiques de prendre les moyens d’observer les évolutions en cours et d’en informer toutes les parties intéressées.
-
Développer les formations et les qualifications : pour progresser, il est nécessaire d’intéresser les jeunes et de leur donner le goût des sciences et de l’innovation. Créer de véritables spécialités dans les écoles permettra de donner de la visibilité et de développer des pôles d’excellence.
-
Consolider l’effort de recherche et développement : le CESE préconise de renforcer le partenariat entre recherche publique et entreprises innovantes pour profiter des atouts de la recherche française. Mais la multiplicité des dispositifs de recherche ne facilite pas la recherche par les petites entreprises des meilleurs interlocuteurs et un guichet unique permettrait d’organiser les synergies.
-
Renforcer le financement de l’innovation en France : le passage aux démonstrateurs et l’industrialisation sont des phases qui nécessitent de concentrer les financements. Les outils actuels au plan français doivent être renforcés et s’inscrire dans la durée.
-
Relever les nouveaux défis en matière de propriété intellectuelle et de sécurité : pour éviter les déboires qu’a connu l’industrie de la musique, les entreprises doivent être conscientes des nouveaux risques liés à la copie et l’environnement juridique des entreprises doit être sécurisé ; en matière de sécurité des personnes au moment de la fabrication des pièces, la réglementation en vigueur doit être respectée.
-
Favoriser l’émergence d’activités et d’emplois dans les territoires : l’adaptabilité de la fabrication additive pourrait permettre de relocaliser les moyens de production en France en lien avec le plan industriel "usine du futur" devenu "industrie du futur".
-
Participer davantage aux processus internationaux de normalisation.
Sur ce dernier point, Renée Ingelaere a rencontré Nathalie Geslin (AFNOR) et Catherine Lubineau (UNM). Après avoir rappelé les processus de développement de la normalisation depuis les années 2010, le rapport indique que ces processus sont particulièrement utiles dans la diffusion de l’innovation en apportant des garanties aux entreprises. Il insiste sur l’importance de participer à la normalisation internationale à travers l’UNM : "Le CESE considère comme de la première importance que la normalisation soit portée au niveau de l’ISO et du CEN." Il convient de noter que sur proposition de la France, un comité de normalisation européen a été créé en janvier dernier ; Eric Baustert (VOLUM-e), président de la commission UNM 920 "Fabrication additive" a été proposé comme président et le secrétariat sera assuré par l’UNM. L’implication de tous est aussi un facteur de réussite et le CESE "invite à une plus forte implication des entreprises françaises dans les comités de normalisation dédiés, le cas échéant par l’intermédiaire de leurs fédérations professionnelles". Il incite les PME à mieux utiliser le dispositif en place d’aide financière du ministère de l’économie, de l’industrie et du numérique.
Au-delà des entreprises fabricantes et utilisatrices, le rapport précise le rôle du Cetim, des pôles de compétitivité et de l’AFPR qui sont par ailleurs des acteurs majeurs de la normalisation.
Ces travaux vous intéressent, contactez-nous.
Crédit photo : Phenix-Systems