La normalisation, accélérateur de croissance des entreprises

AFNOR, BSI au Royaume-Uni, Fabrique de l’Industrie : trois études ont fait ce même constat.

AFNOR a présenté le 2 février 2016 les résultats de l’étude inédite qu’elle a menée en 2015 avec le BIPE (cabinet de conseil en analyse stratégique et prospective économique depuis 1958) sur l’impact économique de la normalisation : résultats doublement appuyés par ceux de l'étude sur les bénéfices économiques des normes pour les entreprises britanniques et la note de la Fabrique de l'Industrie.

Les études qui avaient été menées jusqu’à présent (dont celle d’AFNOR en 2009) établissaient un lien entre la production de normes (évolution du stock de normes publiées) et des indicateurs macro-économiques (par exemple l’évolution du PIB). Aujourd’hui, un pas supplémentaire est franchi : un lien de causalité est établi entre l’implication en normalisation des entreprises et l’évolution de leur activité économique.

La croissance annuelle du chiffre d’affaire des entreprises participant aux commissions de normalisation est 20 % supérieure à celle des autres entreprises du secteur.
Le surcroît de chiffre d’affaires à l’export des entreprises participant aux commissions de normalisation ou ayant acheté des normes est de 19 % par rapport aux autres entreprises du secteur. Raison : l’implication dans les travaux de normalisation ouvre des marchés en permettant d’être au bon endroit, au bon moment avec le bon produit.
L’apport annuel de l’utilisation des normes volontaires à la production française est de 15 milliards d’euros (soit 0,4 % de l’activité des entreprises françaises). Explication : les normes publiées aujourd’hui en France sont à 90 % européennes ou internationales et constituent un référentiel unifié facilitant l’export des produits.
L’apport annuel de l’utilisation des normes volontaires à la valeur ajoutée des entreprises françaises est de 3 milliards d’euros.

Une analyse macro-économique menée en 2015 au Royaume-Uni sur 527 entreprises a abouti à des résultats similaires, attribués aux normes :

• 28,4 % de l’augmentation du PIB du Royaume-Uni, soit 8,2 milliards de livres sterling,
• 37,4 % d’augmentation de la productivité du Royaume-Uni
• 6,1 milliards de livres d’export supplémentaire par an,
• 41 % des PME sont plus susceptibles d’exporter si elles utilisent des normes (pour des entreprises de taille plus importante ce chiffre est de 36 %),
• 89 % des entreprises indiquent que les normes contribuent à optimiser la conformité à la réglementation,
• 73 % des entreprises indiquent que les normes permettent de mieux maitriser les problématiques environnementales,
• 84 % des entreprises précisent que l’utilisation des normes renforce leur réputation.

Les entreprises dont l’augmentation de productivité est la plus importante sont celles qui utilisent les normes de la façon la plus intensive. L’implication dans l’élaboration des normes conduit à de larges bénéfices pour les participants. Cet impact est mesurable sur le long terme : la mise en œuvre des normes est un investissement sur plusieurs années.

La Fabrique de l’Industrie est un laboratoire d’idées créé en octobre 2011 par l’UIMM, le Cercle de l’industrie et le GFI (Groupement des Fédérations Industrielles) pour que la réflexion collective sur les enjeux industriels gagne en ampleur et en qualité. Elle est présidée par Louis Gallois et Denis Ranque. "Certains se plaignent de la pesanteur réglementaire… La normalisation semble être négligée par trop d'entreprises françaises… Souvent, réglementation et normalisation sont confondues dans le débat public". Ces phrases sont extraites de la publication de La Fabrique de l'Industrie qui fait la part, chiffres à l'appui, du champ de la réglementation et de celui de la normalisation.

Cette note, basée sur des études, des rapports et des auditions présente la normalisation comme un levier de compétitivité à valoriser, véritable atout pour les entreprises. En assurant l’interopérabilité des produits, elle permet d’homogénéiser les caractéristiques de différents marchés. Le recours à la normalisation facilite l’accès des entreprises à des marchés éloignés : la norme rassure les partenaires commerciaux internationaux et les investisseurs. C’est également un vecteur de bonnes pratiques et d’innovation : les normes améliorent les performances des entreprises qui les adoptent et suscitent un transfert de compétence entre entreprises. Participer à la normalisation permet d’influer sur les produits et services qui composeront le marché à l’avenir, de promouvoir ses technologies, d’influencer le comportement des acteurs et de participer aux négociations.

Une stratégie de normalisation française plus offensive servirait notre compétitivité, à la fois en élargissant les débouchés de nos produits, en permettant des économies d'échelle, donc un meilleur prix, et en signalant leur qualité.

Source : Emilie Bourdu et Martin Souchier, Réglementation, normalisation : leviers de compétitivité industrielle, Paris, Presses de Mines, 2015

Cette note met aussi l’accent sur la complémentarité entre règles et normes pour structurer le marché vers une offre de produits et services de qualité, à l’heure où l’une des pistes de redressement de l’industrie française est sa montée en gamme.

Propos d’Alain Costes, Directeur d'AFNOR Normalisation, à l'occasion de la conclusion de la journée : "la normalisation n’est pas un coût mais un investissement rentable que je ne dois pas négliger".

N'hésitez pas à utiliser ces études pour convaincre autour de vous !

Pour lire l'article "La normalisation, un vrai plus pour les entreprises qui s'en emparent".