Environnement
La norme ISO 14001 tend à valoriser les produits écoconçus.
L'ISO 14001 permet une reconnaissance par voie normative de la prise en compte des exigences environnementales dans la conception des produits. Elle incite à un positionnement fort de l'intégration de l'environnement dans les projets de conception et de développement. Elle souligne l'implication des entreprises dans la chaîne de valeur du produit, en tant que client ou fournisseur sur l'impact environnemental du produit final. La prise en compte de l'environnement dans la conception des produits est renforcée dans la version 2015. La norme impose désormais à l'entreprise de déterminer les activités, produits et services qu'elle a les moyens de maîtriser et ceux sur lesquels elle a les moyens d'avoir une influence.
La nouvelle approche encouragée par la norme permet une valorisation des produits éco-conçus et des démarches d'écoconception de l'entreprise en premier lieu auprès de ses clients, mais aussi auprès des utilisateurs et des pouvoirs publics.
Le management de l'environnement, s'il respecte les exigences de la norme, peut être utilisé comme levier d'innovation et de différenciation sur le marché, avantage concurrentiel certain.
Dans ce contexte, les outils normatifs développés par la commission UNM 01 pour le secteur de la mécanique prennent toute leur dimension. Une série de 5 normes pratiques est disponible. Les utiliser permet d'adapter la démarche à son activité.
En 2010, la norme NF E 01-005 sur l'écoconception constitue, pour les produits mécaniques, une déclinaison de la XP ISO/TR 14062 "Intégration des aspects environnementaux dans la conception et le développement de produit", au même titre que la NF EN 62340 pour les produits électriques et électroniques. Elle permet de répondre à l'exigence de la norme ISO 14001 selon laquelle l'organisme doit identifier les aspects environnementaux de ses produits. Cette norme française, transformée depuis 2013 en Spécification Technique européenne (sous la référence CEN/TS 16524), propose aux PME de la mécanique une méthodologie en 5 étapes, qui s'intègrent dans le processus de conception des entreprises. Cette méthodologie permet la réduction des impacts environnementaux à la conception et au développement des produits. Elle est adaptée à leurs bureaux d'étude, comme alternative à l'analyse du cycle de vie qui est une démarche lourde et coûteuse. Elle a été mise au point dans le cadre d'un travail de recherche financé et encadré par le Cetim et l'Ensam.
Après la publication de la spécification CEN/TS 16524, le comité technique européen CEN/TC 406 "Produits mécaniques - Méthodologie d'écoconception", animé par la France, se consacre à son deuxième sujet : la déclaration environnementale. Les français ont proposé de rédiger un guide pour aider à mettre au point la méthodologie la plus appropriée pour la fourniture d'une communication environnementale. Ce guide a vocation à être utilisé par des instances collectives (associations professionnelles, comités de normalisation, ...). Sur la base des exigences fixées dans les normes EN ISO 14021, EN ISO 14024 ou EN ISO 14025 (déclaration de types II, I et III respectivement), l'objectif est de préciser les types de déclaration existants ainsi que leur utilisation dans la mécanique. Le comité technique a décidé d'orienter principalement le choix vers une auto-déclaration (déclaration de type II) en expliquant ses principales caractéristiques et notamment le besoin de disposer d'un cadre pour s'assurer de la validité et de la transparence du système. Pour certains produits mécaniques, une déclaration de type III est demandée par les clients, ce qui conduit à édicter des règles pour en réduire les coûts. Ainsi seront privilégiés le recours à des déclarations collectives plutôt qu'individuelles, l'utilisation de données génériques, ou l'identification d'aspects non impactants pour lesquels aucun calcul ne sera réalisé.
L'impact environnemental associé au choix d'un produit représente un critère stratégique pour les entreprises. Pour cette raison, il est indispensable de disposer de données environnementales fiables pour orienter leur choix sur les matières, les procédés, les énergies, le transport ou la fin de vie des composants utilisés dans la conception d'un produit. L'objectif final est d'améliorer la performance environnementale du produit. Le fascicule FD E 01-008, publié en octobre 2014, regroupe un ensemble de fiches de données. Chaque fiche donne le nom de la donnée concernée, le type (matériaux, énergie, procédés, etc.), le sous-type (métal, polymère, procédé par enlèvement de matière, transport routier, etc.) et la valeur des indicateurs environnementaux ainsi que leurs unités. Ces fiches ont été élaborées par le Cetim. Elles sont basées sur des expérimentations réalisées à partir de situations rencontrées sur le terrain, sur des communications scientifiques et techniques et sur des calculs réalisés à partir de bases de données existantes. Les données contenues dans ces fiches sont destinées à évoluer étant donné l'état des connaissances acquises sur cette thématique.
On trouve en annexe des informations sur la provenance des valeurs, le lien entre le choix des indicateurs et les référentiels déjà existants sur le sujet, la définition des indicateurs environnementaux choisis ainsi que le périmètre des données.
L'identification et la traçabilité des substances dans les articles est imposée par certaines réglementations, par exemple le règlement REACH (1907/2006/CE) ou la directive ROHS (2011/065/CE). D'autres exigences peuvent être formulées en direct et de manière spécifique à travers des contrats. Ainsi, dans un processus de fabrication d'un produit fini, c'est toute la chaîne d'approvisionnement qui est impliquée dans cette démarche de traçabilité. Identifier les substances soumises à traçabilité demande une méthode de recherche, de collecte et de formalisation des informations. Quelle que soit la position d'une entreprise dans sa chaîne d'approvisionnement, la norme XP E 01-009 propose de structurer cette démarche et surtout d'apporter une harmonisation dans la formalisation des données demandées dans le cadre réglementaire ou contractuel, à remettre aux fournisseurs pour obtenir les informations recherchées ou à transmettre aux clients. Avec la norme, un modèle de déclaration est fourni dans un format exploitable et réutilisable. A l'issue d'une période expérimentale de trois ans, cette norme sera revue et enrichie des retours des utilisateurs.
Les contrôles de propreté particulaire des composants et ensembles mécaniques entrent aussi dans la démarche environnementale. Le fascicule de documentation FD E 01-007 recense les bonnes pratiques de contrôle et les précautions à prendre pour assurer la qualité des résultats. Ce document détaille les différentes méthodes de contrôle de propreté particulaire de composants usuellement utilisées dans le cadre de relation contractuelle client-fournisseur et/ou de suivi qualité de production série. Le lecteur est sensibilisé aux limites d'applicabilité, modalités, précautions à prendre, et équipements à mettre en œuvre pour chacune des méthodes. Des exemples d'application sont donnés en annexe du document. En revanche, ce guide ne traite ni de l'opération de nettoyage des pièces, ni des spécifications de propreté à atteindre, ces dernières dépendent des besoins en fonctionnement et sont spécifiées par le donneur d'ordre.
Crédit phto : iStockphoto.
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