Les organes de concertation AFNOR fixent leur stratégie
Les orientations des comités stratégiques convergent pour aider les entreprises à utiliser les leviers de la normalisation et relever les défis économiques et techniques.
Besoins sectoriels et transverses concertés
Le Groupe d'Impulsion Stratégique AFNOR "Industrie du Futur" (GISIF) concentre son analyse sur les éventuels besoins de normalisation non satisfaits et non traités par ailleurs, parmi les thèmes identifiés tant par l'Alliance Industrie du Futur que par les Comités stratégiques Ingénierie industrielle, Biens d'Equipements et Matériaux (IBEM), Information et Communication Numérique (ICN) et Electrotechnologies.
Le GISIF assure un travail de concertation avec les Comités stratégiques (CoS) qui ont analysé, parmi les neuf solutions industrielles de l'initiative ministérielle, celles qui les concernaient et qui ont pu dégager des besoins horizontaux ou transverses, au-delà des besoins de normalisation sectoriels. Pour aider les entreprises à utiliser les leviers de la normalisation et relever les défis économiques et techniques, le CoS Biens d'Equipement et Matériaux s'est fixé des orientations stratégiques 2017-2018 sur l'innovation, l'international, la compétitivité, l'environnement et la réglementation.
Santé et sécurité au travail : des orientations revues
La question de la place de l'Homme est cruciale dans ces débats. Le Comité d'orientation Stratégique "Santé et sécurité au travail" (CoS SST) a complètement revu ses orientations à la lumière du plan santé et sécurité au travail 2016-2020 (PST 3) partagé entre l'État, les partenaires sociaux, la Sécurité sociale et les organismes et les acteurs de la prévention. La normalisation va venir en
appui à plusieurs actions de ce plan, parmi lesquelles :
- l'accompagnement des démarches d'évaluation des risques : le CoS SST recensera et assurera la promotion auprès des entreprises et des acteurs relais de la prévention, des normes et travaux de normalisation destinés à accompagner les entreprises dans l'évaluation des risques et l'analyse des situations de travail,
- la diffusion des démarches et des outils développés en matière de prévention des troubles musculo-squelettiques (TMS) : le CoS incitera les commissions de normalisation à prendre en compte les aspects ergonomiques pour la prévention des TMS lors de l'élaboration/révision des normes pour la conception de matériels et des lieux de travail,
- l'action en amont sur la conception des équipements et des lieux de travail : le CoS cherchera à renforcer la cohérence entre les normes (élaborées dans des enceintes différentes) pouvant affecter la santé et la sécurité des travailleurs, mettra au point un outil pour évaluer le domaine d'application des normes à utiliser lors de l'examen systématique des normes, invitera les commissions de normalisation à améliorer dans les normes les prescriptions relatives aux notices d'instruction pour les équipements de travail et à prendre en compte le retour d'expérience des utilisateurs,
- la prise en compte des risques émergents : le CoS SST assurera une présence active dans les thématiques susceptibles d'impacter la santé ou la sécurité au travail, dont les risques émergents, en relation avec les grands domaines de la stratégie française de normalisation 2016-2018,
- la conception renforcée en sécurité des chantiers et autres lieux de travail en impliquant l'ensemble des acteurs et la promotion d'un environnement de travail favorable à la santé.
Intégrer l'économie circulaire et garder la maîtrise de ses produits
De leur côté, les Comités stratégiques "Environnement et responsabilité sociétale" et "Utilisation rationnelle de l'énergie" se positionnent sur des thématiques transverses : favoriser l'économie circulaire, positionner la normalisation en soutien à la réglementation, développer de nouvelles méthodes de mesure. Pour l'UNM, l'intégration du cycle de vie dans la normalisation des produits et des procédés va être renforcée et des réflexions vont être menées sur l'économie circulaire qui fait l'objet de nombreuses initiatives notamment au plan européen.
Enjeu pour les industriels : garder la maitrise de leurs produits sur le marché. L'objectif de l'économie circulaire est de produire des biens et des services tout en limitant la consommation et le gaspillage notamment des matières premières. Remanufacturing, revalorisation, réutilisabilité... tous ces nouveaux concepts nécessitent d'être explicités et développés. La réglementation fixe le cadre, et les normes vont devoir décliner les exigences réglementaires.