Spécification géométrique des produits (GPS)
Invité tour à tour par ses pays membres, ce comité international se réunit deux fois par an, deux semaines consécutives, depuis plus de 20 ans. Il ne cesse de développer un langage univoque de la spécification à la vérification et d'en améliorer la syntaxe au fil des années. Un domaine où la France est moteur avec la responsabilité de 30 % du programme de travail.
Allemagne, Autriche, Danemark, Etats-Unis, Finlande, France, Italie, Japon, Pologne, Royaume-Uni, Suède et Suisse ont participé aux réunions du comité ISO/TC 213 et de ses groupes de travail, à Londres du 29 janvier au 9 février 2018. Le lieu a favorisé la participation des européens. Neuf experts français étaient présents : une délégation française, qui ferait presque concurrence en nombre à la délégation allemande !
Au-delà du nombre, la France est toujours très impliquée dans le développement des travaux. En 2018, elle va mener onze projets (sur les trente-huit en cours) et gérer trois groupes de travail (sur les 15 actifs).
Nabil Anwer (ENS Cachan) a fait une présentation très remarquée sur la partition. Aux côtés de Bertrand Nicquevert (Université de Savoie) et Frédéric Charpentier (I2M), il va développer la future norme ISO 18183-3, une tâche complexe puisqu'il faut traiter en même temps des méthodes utilisées pour la spécification et la vérification.
Le groupe consultatif AG 13, qui traite de l'interdépendance des spécifications, a confié à Michel Comte (Safran) la responsabilité de simplifier le système pour identifier les spécifications GPS.
Les projets, au nombre de cinq, menés par Renald Vincent (Cetim) progressent. La nouvelle édition de l'ISO 5458 (tolérancement de localisation) est entrée dans la phase de publication ; elle intègre maintenant le concept de groupe d'éléments, dénommé en pratique "pattern". La révision de l'ISO 5459 sur les références spécifiées suscite beaucoup d'intérêt. Le projet est en cours de restructuration. Il a été proposé de faire évoluer le critère par défaut défini par la norme actuelle, la référence contrainte en orientation, pour y associer la position. Ce changement fondamental d'approche doit d'abord être approuvé par un vote des pays membres de l'ISO/TC 213. La révision de la norme de base ISO 8015, sur les concepts, principes et règles fondamentaux, va notamment intégrer le principe d'interchangeabilité et la date d'interprétation. La nouvelle norme sur la décomposition des caractéristiques géométriques pour la maîtrise de la fabrication (ISO 20170) affiche une date de publication fin 2018. Un nouveau projet pour traiter de l'association est en cours de démarrage.
Jean-François Maurel (Pimeca) a fait valider le contenu de la révision de l'ISO 2692 (exigence du maximum et minimum de matière). Ainsi, le projet va pouvoir être soumis à enquête.
Notons enfin que la France travaille aussi sur les spécifications géométriques et dimensionnelles générales (ISO 22081), le chef de Projet est
Michel Comte.
En ce qui concerne les techniques d'extraction et de filtration GPS, le groupe continue à rassembler les éléments pour établir le guide pour l'utilisation des filtres (ISO 16610-100) et à enrichir la série de normes déjà publiées d'une partie complémentaire sur la segmentation des filtres surfaciques morphologiques (ISO 16610-85). Ces deux projets sont menés par François Blateyron (Digital Surf).
Côté états de surface surfaciques, une nouvelle série va voir le jour : ISO 21920 destinée à rajeunir les normes existantes sur la méthode du profil. Quant à la série ISO 25178, elle évolue avec la révision de la partie 2 (termes, définitions et paramètres d'états de surface). Ce travail a été confié à François Blateyron.
La série de normes ISO 10360 sur les machines à mesurer tridimensionnelles continue à être complétée. Si celle sur la tomographie informatisée (partie 11) piétine et suscite toujours beaucoup de discussions, à l'inverse celle sur les systèmes de mesures tridimensionnelles optiques 3D (partie 13) avance bien.
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