Qualification et modes opératoires toujours au coeur des débats
Deux réunions se sont succédées à quelques semaines d'intervalle. Le comité européen CEN/TC 121 s'est réuni à l'Institut de Soudure, le 5 mars 2019. Puis, les deux sous-comités internationaux ISO/TC 44/SC 10 et SC 11 se sont réunis les 25, 26 et 27 mars 2019 à Essen au BVM (Bundesverband Metall) pour débattre des projets sur la qualification des modes opératoires et des soudeurs.
Au plan européen, la progression des deux sujets phares du moment est au point mort. D'une part, les obstacles à l'harmonisation au titre de la directive européenne des équipements sous pression des normes de qualification d'un mode opératoire de soudage (EN ISO 15614-1 et -7) subsistent. D'autre part, la solution consistant à proposer la norme EN 14717 qui donne une liste de vérification relative à l'environnement, en réponse à la demande de normalisation relative à l'éco-conception du matériel de soudage n'a pas été retenue par les délégués présents. Deux raisons à cette décision : une demande d'annulation par la France et l'Allemagne lors de son précédent examen systématique ; un domaine d'application plutôt tourné vers les déchets.
En marge de ces deux sujets difficiles, le comité a progressé sur différents sujets moins complexes. Des dispositions ont été prises afin d'analyser et de corriger les incohérences potentielles entre les normes du comité européen et celles du comité ISO/TC 44, pendant international du comité européen. De nouveaux travaux vont être lancés sur l'assemblage de cuivre et d'aluminium par impulsions électromagnétiques et sur l'utilisation de la technique de contrôle par ultrasons (semi-) automatisée FMC/TFMT (ISO 23864), auxquels viendront s'ajouter la révision du rapport technique CEN/TR 13259 qui traite des chalumeaux manuels et automatiques à usage industriel.
Au plan international, la participation aux travaux des sous-comités SC 10 et SC 11 est toujours importante. Ainsi pas moins de 15 pays (Allemagne, Australie, Belgique, Canada, Chine, Corée du Sud, Danemark, Etats-Unis, Finlande, France, Japon, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni et Suède) ont confronté leurs avis.
Certaines décisions ont été prises facilement, concernant notamment :
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la validation pour la qualification des soudeurs, de combiner toutes les parties de l'ISO 9606,
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la révision de trois des cinq parties de la norme ISO 3834 sur les exigences de qualité en soudage,
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la finalisation des règles générales pour les descriptifs et qualifications d'un mode opératoire de soudage pour les matériaux métalliques
(ISO/FDIS 15607) ainsi que les DMOS relatifs au soudage à l'arc et au soudage au gaz (ISO/FDIS 15609-1 et -2).
En revanche, l'éventuelle révision de la norme ISO 14732 qui fixe l'épreuve de qualification des opérateurs pour le soudage mécanisé et automatique a fait l'objet de longues discussions ; finalement, la confirmation de la norme en l'état a été entérinée, les délégués européens présents n'étant pas prêts à ouvrir le débat sur une harmonisation à la directive Equipements sous pression.
Crédit photos : IS.